Dimanche 15 août - Plaisirs de la bordure
Trois au rendez-vous : Robert, Jacki et François. Programme : une cinquantaine de kilomètres vers l'est, dont une bonne partie au long du Cher.
Le trio s'entend tellement bien que Robert choisit de prolonger ces instants partagés, grâce à une crevaison après pincement contre une bordure de caniveau (1).
La réparation d'une crevaison relève de la formalité. Sauf ici, sauf avec les vélos qu'on équipe de roues pour coureurs, profil moyen et pneus indémontables.
Il ne l'est pas resté, indémontable, le pneu à plat : on s'y est mis à trois, on a tous sorti notre collection de minutes de plastique, on a réussi à démonter, mais des minutes, il a fallu en glisser quatre ou cinq entre le pneu et la jante...
Pour remonter, Robert avait tiré de son sac de guidon une pince longue de 25 bons centimètres, un outil bizarroïde qu'on voyait pour la première fois. Cela tombait bien, parce que sans lui on n'aurait pas réussi à remettre le pneu en place. On y est parvenus, sans coincer la chambre à air, ce qu'on craignait un peu. Durée de la réparation express : 40 à 45 minutes.
Comme des rastas
Ce sont des choses qui arrivent et la mésaventure a été vécue dans une quasi bonne humeur, quand au bout d'une demi-heure nous avons commencé à entrapercevoir la solution.
On se permet juste un conseil : achetez des vélos à la mode, roulez avec des jantes à profil haut ou moyen si cela vous chante (et si vous n'avez jamais entendu parler de la jante alu à profil bas et 36 rayons). Mais ne crevez pas. Ou alors ne sortez jamais sans être accompagné(e) d'un mécano. Il n'est pas nécessaire qu'il ait exercé pendant trente ans. Vérifiez juste qu'il a accompagné une équipe cycliste professionnelle sur deux ou trois Tours de France.
C'était peu après le lac des Peupleraies. Le Cher nous renvoyait un concert sauvage de reggae, qui ressemblait à la sono d'un campeur installé sur l'autre rive, testant sans doute la façon dont l'eau porte les sons. Un kilomètre plus loin, sans exagérer, on se trémoussait encore sur nos selles au rythme de la musique, comme de vrais rastas.
La suite a été sans histoire. Le vent nous a semblé souffler un peu plus qu'annoncé et toujours défavorable. C'était une façon parfaite de nous préserver de la chaleur.
(1) La bordure suspectée est saint-avertinoise, cocorico ! Elle est située rue de Larçay, à l'entrée de la place de la Marne. On peut éviter la crevaison (ou le bris de jante) en entrant sur la place par la gauche, via un passage étroit le long du caniveau. C'est dangereux et interdit. Ne le faites pas, franchissez plutôt le caniveau et sa bordure à 2 km/h...
Le danger de cette bordure pour les cyclistes a été signalé à la mairie.
À titre exceptionnel, réparation effectuée sans l'aide d'un camion-atelier.
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