1er-6 septembre - Mer-Montagne, bretzels et ratafia
Les chiffres : six étapes de Cayeux-sur-Mer (Somme) au col du Donon dans les Vosges, 589 kilomètres, 4 750 mètres de dénivelé.
La plus longue journée : 126 km. La plus courte : la montée au col du Donon, le dernier jour, avec 41 km. Mais, avec ses cinq derniers kilomètres pentus, on avait gardé le meilleur pour la fin.
À l’arrivée, il y avait un peu de fatigue, mais surtout la joie d’être allé au terme du périple, en équipe et sans souci majeur. Même si un problème majeur s’est posé certains soirs : au dîner, il est arrivé qu'il n'y ait pas de profiteroles. Rayées de la carte. Cela a pu jouer sur le moral de certains. Mais pas sur leur condition.
Condition entretenue avec soin par Marie-Françoise et Michel, nos deux intendants, en charge des pique-niques et du café du matin, cette petite halte conviviale avec café et quelques pâtisseries, dont le broyé poitevin et le macaroné confectionnés par Marie-Françoise. Recette de Montmorillon, le macaroné… Un grand grand bravo, un grand grand merci à tous les deux.
Chemin de mémoire
Les onze cyclotouristes, cependant, ne se sont pas consacrés qu’à la table. Il leur est arrivé de rouler, avec du tourisme à la clé, de la côte picarde à l’Alsace.
Brigitte, Catherine R., Françoise T., Marie-Christine, Alain, Denis, Didier, Jacki, Laurent B., Patrick et François ont ouvert grand leurs yeux, à Saint-Valery-sur-Somme, à Amiens et à Laon, haltes obligées de cathédrale à cathédrale. Ensuite, on a traversé de vastes plaines agricoles. En se rapprochant des Vosges, le groupe a emprunté les routes du souvenir dans la région de Verdun, consacrant des arrêts et des visites à la Tranchée des Baïonnettes, à l’Ossuaire de Douaumont sous la pluie, à d’autres sites marqués par les combats de 1914-1918, dont la crête des Éparges, lieu d'une intense et longue bataille à laquelle Maurice Genevoix a consacré des pages marquantes.
Au-delà de cette journée empreinte de gravité, d’autres images s’ancrent dans les souvenirs du groupe, des cabines de plage de Cayeux-sur-Mer, au long des galets, à la clairière du Donon où nous ont accueilli Josiane et Gilbert Boch, amis cyclos venus en voisins de leur ville de Wasselonne. Nos liens ont été tissés d’abord dans un séjour de SAS Cyclotourisme à Vendôme. Cette rencontre au terme du périple avait de quoi les resserrer un peu plus, avec un solide apéritif, rehaussé de bretzels et de kugelhof (ou kouglof, on l’écrit à peu près comme on veut).
On ajoutera sans vergogne que nous avons puisé une partie de notre force dans le ratafia. Il n’y a pas de honte à ça. D’abord parce qu’il fut bu avec modération. Ensuite parce qu'il provenait, si l'on peut dire, de la gendarmerie. Le hasard d’une halte, dans l’Aisne, nous fit deviser un bon moment avec un riverain, gendarme à la retraite. Qui ouvrit pour nous une bouteille de son ratafia « maison ». Et insista pour que nous emportions le reste du flacon, qui fut aussitôt logé dans le coffre du minibus..
Il y a des jours comme çà où l’on se dit que, même pour les cyclotouristes, il y a besoin d’un véhicule suiveur..
Col du Donon.
Plage de Cayeux-sur-Mer.
Dans l’Aisne, après le café, on se verse un petit fond de produit autorisé.
Les petits ravitos du matin de Marie-Françoise et Michel.
On a aimé l’Argonn’Auberge d’Apremont.
Douaumont.
Rosières-en-Haye (Meurthe-et-Moselle), ex-base aérienne 136. L’un d’entre nous y a sévi durant vingt-cinq ans.
À Pierre-Percée, une jeune cycliste sympa de Raon-l’Etape s’arrête, échange avec nous et partage notre café.
Au col du Donon, l’apéritif de Josiane et Gilbert : comme un feu d’artifice final !
(photos : Alain, Marie-Françoise, Patrick, François)
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