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Jeudi 9 octobre - "Dos d'âne !"

Aujourd’hui, ciel couvert, mais température agréable. La randonnée se finira sous le soleil. Beau parcours de 76 km en partie le long de la Brenne. Nous sommes sept et nous nous arrêtons peu avant d’atteindre Neuillé-le-Lierre, devant le domaine de la Roche : photo.

Au retour, franchissement d’un nième ralentisseur (1) précédé des mises en garde usuelles, l’une claironnée d’une voix claire : "Dos d’âne !", l’autre marquée par la gestuelle adéquate. Philippe V. pose alors la question que nul n’avait jamais osé poser : "Pourquoi dit-on dos d’âne ? L’échine d’un âne, c’est plutôt en creux, non ?"

Cela méritait bien quelques recherches. Consultons une source indiscutable, le Dictionnaire universel d’Antoine Furetière, édité en 1690, sans doute le premier à définir le dos d’âne. Citons-le : "On appelle dos d’âne un corps qui a deux surfaces inclinées l’une vers l’autre, qui aboutissent en pointe".


Dos de zèbre

Fidèle lecteur, sur la photo-montage, tu pourras lire le texte original du Furetière. Tu observeras sur la photo 1 un bât de portage pour âne et sur la photo 2, un pont dit en dos d’âne. Le schéma 3 représente un âne bâté vu de dos. Tu constateras avec moi, honnête lecteur, que le dos d’un âne bâté correspond bien à la définition du Furetière : deux surfaces inclinées l’une vers l’autre, qui aboutissent en pointe.

Cependant, si on retrouve, sur le pont dit en dos d’âne, deux pentes inclinées l’une vers l’autre, le ralentisseur dit dos d’âne ne ressemble pas à cette construction, sinon par son arche de plein cintre. Et justement, patient lecteur, cet ensemble des deux pentes et de l’arche se retrouve bien sur le schéma figurant un âne bâté vu de dos. Le ralentisseur apparaît : c’est le dos de l’âne, sans le bât. Ainsi se trouvent réunies les deux acceptions de dos d’âne : les deux pentes inclinées et le bombement transversal (2).

Mais, me diras-tu, lecteur longanime, ce dos d’âne, ce bombement transversal, pourrait être tout aussi bien le dos d’un cheval ou celui d’un zèbre. Alors pourquoi dit-on dos d’âne plutôt que dos de cheval ou dos de zèbre ? Laisse-moi émettre, avec prudence et dans la retenue de l’ignorance de la réponse, une hypothèse. Un ralentisseur dos d’âne doit avoir bon dos pour résister aux passages répétés, à l’image de la réputation de l’âne et de son bon dos supportant courageusement les lourdes charges.

À toi, cher lecteur impliqué, d’apporter maintenant ton écot au débat et d’éclairer ce sujet par ta contribution.

Pour conclure, la définition du Furetière peut-elle s’appliquer aux ralentisseurs en plateau ou aux coussins berlinois (3) ? La réponse semble maintenant plus facile.

ALAIN


(2) Dictionnaire de l’Académie Française : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9D3085


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Au domaine de la Roche à Neuillé-le-Lierre.


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Vous saurez tout sur le dos d'âne, avec Furetière un peu et Alain beaucoup.

 
 
 

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